« Elle: Dis-moi quelque chose de gentil.
Moi: t’es bonne
E: Non, ça je sais, dis-moi un truc vraiment sympa.
M: Je pense à toi quand je me branle.
E: Pourquoi te branler en pensant à moi alors que je suis toute à toi et tout le temps.
M: Parce que quand je te baise je pense à d’autres, à beaucoup d’autres même, mais sûrement pas à toi.
E: Pourquoi tu fais le sale type? Pourquoi t’es si odieux?
M: Parce que lorsque je suis avec toi, c’est intolérable, c’est un miroir grossissant de mes échecs, de ce que je suis, bien loin de là où je voudrais être. Je perds mon temps avec toi, je ne sais même pas pourquoi j’essaie d’argumenter, ça doit être ma bonté ou ma charité chrétienne. Je devrais être plus impitoyable.
E: Tu fais le malin, mais tu es bien content quand j’écarte mes jambes pour que tu viennes, je le vois sur ton visage.
M: Effectivement et comme tu l’as justement remarqué, je suis un homme avec des besoins sexuels et tu es là pour les assouvir. C’est ma seule raison d’être avec toi quelques nuits par semaine.
E: Pourquoi tu me fais tant de mal? Je suis gentille avec toi? Je suis bonnne avec toi? Pourquoi me fais-tu tant de mal?
M: Je t’ai déjà dit mais je vais le formuler autrement. Tu n’es pas du tout ce que j’aime. Les femmes je les aime, mi-bourgeoise, mi-salope et toi tu es entièrement l’une sans être un iota l’autre. Tu n’as pas les codes, pas la classe, pas de passion…comme le piano, la poésie, la couture, la cuisine, rien. Tu n’as rien dans ta vie, aucune envie d’absolu alors que je voudrais causer à Myrtho, ma divine enchanteresse, peindre…je perds mon temps avec toi mais je le savais que je perdrais mon temps avec toi…je l’ai su tout de suite….
E: Ne reviens pas là-dessus, c’était la première fois, je te l’ai dit.
M: Je n’en crois pas un mot. Ta copine t’avait mis un lapin. Tu étais seule devant le cinéma. Je t’ai trouvée bonne. Pas jolie, bonne. Je t’ai parlé, je t’ai invitée à prendre un café et moins de deux heures après on était au plume.
E: Et alors c’est mon cul, j’en fais ce que je veux. On s’est battu pour ça dans les années 60-70…alors tu n’as pas à me le reprocher…
M: Oui, tu fais ce que tu veux de ton cul, surtout que tu le fais bien et tout ça pour se retrouver célibataire à 32 ans et s’accrocher à un type de dix ans de moins que toi, passer ses soirées sur Meetic en espérant trouver l’âme soeur. Tu aurais plus de chance de trouver un mec bien dans n’importe quel lieu public…mais moi j’en peux plus de toi…je ne veux plus me réveiller à côté de toi…
E: Qu’est-ce que tu essaies de me dire?
M: Tu as très bien compris, je voulais faire cela proprement par sms, ou ne plus répondre à tes appels mais comme tu ne me laisses pas le choix…
E: Tu ne peux pas faire cela, ça fait trois mois qu’on est ensemble…il y a du potentiel entre nous…
M: Mais non, des poules comme toi, j’en connais trop…je recherche autre chose…une fille bien…qui tient réellement à moi parce que c’est moi et non parce qu’elle a peur de finir seule…je veux une fille qui a une passion, élevée comme une princesse…tout le contraire de toi…tout le contraire d’une fille qui singe des actrices de cul en croyant tenir un mec ainsi…pas ensemble depuis une semaine que déjà tu m’offrais ton cul et avalais….
E: Assez, assez… tu ne peux partir ainsi…tu ne peux pas me laisser comme cela…sinon je vais faire une connerie…
M: Mais non, il faut être soit absolument désespérée soit avoir une discipline et un sens de l’honneur dignes d’un samouraï. Et tu n’es ni ‘une ni l’autre…
E: Alors c’est fini, comme cela…
M: Tu voulais quoi? tu voulais me gifler, vas-y…
E: pour tes affaires, tu les récupéreras plus tard.
M: oui, mais comme je t’ai dit avant, j’ai des besoins et tu les satisfais bien alors avant de trouver l’innocence, la gentillesse, la passion faites femme…je t’appellerai certains soirs, je te préviendrais quelques heures avant…et je viendrai…
E: Cherea, tiens, prends les clefs, comme cela tu viens quand tu veux, je t’attendrai… »
Cherea.